Tricotez Cœur fête ses 20 ans !

l'association existe depuis mars 2003

Vingt ans déjà…  C’est en 2003 que Tricotez Cœur voit le jour. L’association s’appelle  alors «Tricotez pour les bébés » et démarre modestement. La première année, 2750 gilets sont distribués aux mamans déshéritées.  Monica, la fondatrice, pas plus que les quelques bénévoles qui l’entourent n’auraient imaginé que deux décennies plus tard « Tricotez Cœur » regrouperait 7850 tricoteuses dans la France entière et offrirait, en 2022, quelque 58 000 ouvrages, couvertures, tricots, pantalons et chaussons…

Une histoire d’amour
Son histoire est faite d’amour et d’amitié, de ténacité, de volonté, de hasard aussi parfois… Elle est belle.
Tout commence sous l’égide de l’Ecole des grands parents (EGPE) que Monica a rejoint en prenant sa retraite de conservatrice de Musée. En 2003, comme tous les ans, l’EGPE fait une vente de layettes au profit du téléthon. Mais cette année là il reste des petits oursons. Ils sont offert à Paris T’Petits, association qui vient en aide à quelque 3000 familles en difficultés. Les petits oursons ont du succès et Paris T’Petits demande s’il ne serait pas possible de tricoter de la layette à offrir. Une soixantaine d’adhérentes de l’école des grands parents se mettent alors à leurs aiguilles. Elles tricotent dans l’ombre, campent dans un local exigu de l’association…Mais, cela marche !  L’année suivante, un article paru dans Notre Temps entraine l’arrivée de centaines de courriers.

Quand « Tricotez pour les bébés » devient « Tricotez Cœur »
Il est temps de s’organiser. Pour développer son activité, « Tricotez pour les bébés » sollicite le soutien des laines Phildar, qui seront d’un grand soutien tout au long de ces vingt ans. Phildar propose un nouveau logo : « Tricotez Cœur » qui est  déposé.
Un peu plus tard, en 2009, Petit Bateau à son tour aidera l’association en fournissant mille bodies.

Les objectifs de Tricotez Cœur sont alors clairement définis. Ils sont triples. D’abord aider les jeunes mamans démunies. Ensuite, offrir des vêtements pour les moins de trois ans aux associations qui les distribuent. Très vite on en comptera plus d’une vingtaine dont Paris T’Petits, les relais-bébés des Resto du Cœur,  des maisons maternelles, des centres PMI (Protection Maternelle Infantile). Le troisième objectif consiste à trouver des tricoteuses, la plupart des femmes à la retraite, qui sont heureuses de se rendre encore utiles.

Forte des premiers succès (28 000 lainages reçus et offerts en 2007, confectionnés par 5 650 grands mères) Tricotez Coeur est invité pour la première fois cette année là, au Salon « Aiguilles en Fête »,  Parc de Versailles. Son stand est petit, mais attractif. Il donne une vraie visibilité à l’association. De nombreuses visiteuses, séduites,  deviennent des membres assidus.

Nouveau point de ralliement : la  « Ruche »
Rien d’étonnant à ce que l’année suivante le modeste local de l’EGPE explose. Il s’agit de trouver de nouveaux locaux. Ce sera 42 av de Wagram à Paris 8 ème.
L’aide de quelques généreux donateurs privés et d’Alma Capital  permet, en 2008, de louer un rez de chaussée qui devient le point de ralliement de Tricotez Cœur. C’est là que les tricoteuses envoient leurs ouvrages par la poste ou viennent les déposer. Une permanence est ouverte deux après midi par semaine et les bénévoles  « les dames du lundi ou les dames du jeudi » comme nous les surnommons  accueillent les visiteuses, ouvrent les paquets, trient les vêtements par tailles. Puis elles les emballent. Elles confectionnent des petits sacs blancs très raffinés au logo «Tricotez Cœur » destinés aux maternités. Ils contiennent  tout ce qu’il faut pour habiller un bébé à sa naissance. Un message pour les mamans  y est inclus, indiquant « ces vêtements ont été tricotés avec amour pour l’arrivée de votre bébé ». D’autres  ouvrages sont mis dans des grands sacs composés de couvertures, pantalons, brassières, chaussons, bonnets… livrés aux PMI et  aux associations qui les redistribuent.

L’activité au local est telle qu’on le surnomme « la Ruche ». Les paquets s’entassent, les sacs s’empilent, les étagères débordent… mais l’ambiance est toujours bon enfant, car une solide amitié unit  toutes  les bénévoles. Rien ne les encourage plus que de recevoir les témoignages des mamans. Certaines disent qu’elles n’avaient jamais reçu un cadeau de leur vie, d’autres qu’elles sont fières d’avoir un enfant aussi bien habillé…

 Un réseau de solidarité
Dans le même temps, un solide réseau se crée dans toute la France où des tricoteuses se regroupent, dans les villages, dans les maisons de retraite, parfois dans les Ehpad ou encore dans certaines mairies, pour travailler ensemble autour d’un thé. Une façon de lutter contre la solitude et de se faire de nouvelles amies.

Au fil des ans  Tricotez Cœur se développe ainsi sans discontinuer.

Paradoxalement, l’épidémie du Covid lui donne un nouvel essor. Confinées chez elles, les tricoteuses  consacrent plus de temps à leurs aiguilles. Leur production augmente fortement et est livrée dans les associations grâce à une autorisation spéciale.  

Aujourd’hui, à  l’heure de son vingtième anniversaire, Tricotez cœur voit son avenir avec optimisme.